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LECTURE GRATUITE SCIENCE-FICTION

20 avril 2008

LECTURE GRATUITE ROMAN

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Valéria Campanile LE GRAND RECHAUFFEMENT

(Extrait de Climats3042 )

Al se réveilla en sursaut, le corps couvert de sueur. Il jeta un regard désabusé sur le réveil- 3 heures du matin- puis ses yeux se portèrent avec colère sur la ventilation. Elle était encore en panne. Cinq fois depuis la veille qu'elle s'arrêtait. Il ne savait plus comment la réparer. Impossible d'en acheter une. Depuis le grand réchauffement, tout appareil susceptible de rafraîchir -du simple ventilo à la climat la plus sophistiquée- était devenu introuvable.

Il se dirigea le pas pesant vers la fenêtre close, puis il tendit le bras pour soulever une petite visière de bois découpée dans le volet couvert d'alumine. Un violent rayon de lumière embrasa la pièce et illumina l'extravagant mobilier qui l'envahissait. Fauteuils de velours, hamacs, table de zinc, chaises Louis XIII, un incroyable bric-à-brac ramené lors de ses sorties à travers les bâtiments désertés par ses habitants. Al plissa les yeux, aveuglé par l’éclat intense de la rue. Ne reverrait-il jamais la lune jeter ses pâles reflets dans la nuit froide ?

Tout cela paraissait si lointain. Cela avait-il seulement jamais existé ? Son esprit s’égarait à nouveau, s’effilochait en fibres cotonneuses dans les méandres de ses maigres souvenirs.

De la rue montait un étouffant silence de mort.

- Depuis le Grand réchauffement, la vie avait plongé dans l'horreur.

Un matin, la ville s'était réveillée sous un soleil ardent qui n’avait jamais plus cesser de brûler. Le sol s'était alors fendu puis ouvert en de profonds craquements lugubres. Le bitume avait fondu, magma puant engloutissant peu à peu les bâtiments. Les arbres calcinés dressaient leurs chicots noirs le longs des avenues tordues. La rue était en perpétuelle mutation, modifiant son aspect sous les assauts du soleil. Carcasses de voitures, cadavres d'animaux, hommes carbonisés s’entassaient chaque jour au hasard des rues. La mort rodait et s'abattait sur les pauvres fous qui croyaient pouvoir braver cette malédiction. Al laissa retomber vivement la visière de bois ; il ne pouvait supporter très longtemps la lumière sans ses Solari.

A travers son mobilier d'apocalypse, il se fraya lentement un chemin jusqu'à son lit et se laissa tomber lourdement sur le matelas fatigué qui crachait de toutes parts des touffes de bourre.

D'un geste las il alluma la radio. Elle restait le seul lien de communication de la ville avec l'extérieur. Le réseau télévisé n’avait pas résisté au soleil, le téléphone non plus. D’ailleurs à qui aurait il téléphoné, il était seul depuis si longtemps ?

Le poste grésilla, crachota et émit quelques sons inaudibles puis une voix morne émergea de cette confusion phonique. Les nouvelles qu'elle donna fut bien sûr celle de la Météo. Un vague sourire éclaira furtivement le regard bleu et noyé de Al. C'était la seule chose qui n'avait pas changé sur la terre, les nouvelles du temps. La situation se dégradait de jours en jours. Bientôt, toute communication serait réellement coupée car les ondes passaient de plus en plus mal. La voix recommandait une fois de plus de ne pas sortir, mais de rejoindre au plus tôt, le réseau souterrain le plus proche. Al haussa ses larges épaules, il refusait de se rallier au reste de la population. La ville s'était transformée en un vaste camp militaire. Une ville en guerre contre le temps, et dans le ventre de la terre, au milieu des pleurs et des sueurs, les hommes étaient tous devenus des animaux. Son univers, c'était ici dans cette maison, énorme blockhaus qui le protégeait encore des rayons du soleil et des arpenteurs dont les troupes quadrillaient régulièrement les quartiers et organisaient des descentes dans les habitations.

" Tout individu trouvé hors des limites autorisées sera immédiatement expédié dans les galeries prévues à cet effet, ceci pour le bien-être du citoyen ! " hurlait une voix dans un sinistre haut-parleur lors de chaque rafle. Les maisons laissées ouvertes s'embrasaient alors, comme un fétu de paille, sous les rayons mortels du soleil et c'était tout un quartier qui disparaissait sous les flammes. Chaque opération le terrorisait. Bientôt ce serait son tour.

Al baissa sa radio ; des bruits l'avaient alerté. Il s'avança vers la fenêtre et aperçut par une rainure du volet une troupe d'arpenteurs. Ils se dirigeaient vers sa zone.

Ils avançaient lentement, de larges plaques au pied pour avoir plus de prise au sol et le corps enveloppé dans une combinaison aux reflets métalliques, mi- scaphandriers, mi-cosmonautes.

Gênés par cette armure des nouveaux temps, ils évoluaient en gestes lents et mesurés, en ralenti perpétuel et dans leur halo de vapeur produit par leur respiration, ils étaient terrifiants et fantasmagoriques. Les arpenteurs se rapprochaient de plus en plus de son bunker.

Il laissa la porte entrouverte et alla se réfugier dans un entresol du couloir, une cavité que les distorsions du sol avaient peu à peu engendrée.

Il les observa à travers les fentes des pierres. Leurs silhouettes fantasmatiques se détachaient dans la pénombre du hall et le souffle d’outre-tombe de leur respiration emplissait l’air.

Curieusement, ils n'ouvrirent pas les volets pour enflammer la pièce. Ils se regardèrent un moment, indécis, puis sur le geste de l’un d’entre eux, ils repartirent se fondre dans les vapeurs de l'extérieur.

Al s’extirpa lentement de sa cachette et alla se barricader derrière sa porte. Il s'effondra sur son lit en poussant un immense soupir de soulagement. Il chercha à tâtons sa vieille montre sur le sol et la remonta. Ultime rempart contre la spirale du temps. Puis sur le mur au-dessus de sa tête, il traça le dernier trait. Il y en avait 1000. Il laissa retomber son bras mollement ; tous ces efforts l'avaient épuisé. Le corps à nouveau en sueurs, il se détendit en grimaçant un peu. Lors de ses dernières escapades, il s’était brûlé une fois de plus le dos contre les murs chauffés à blanc.

Il s'éventa vaguement et ferma ses paupières ourlées de longs cils noirs sur des rêves glacés.

" Longue et légère, elle marchait devant lui en se déshabillant doucement. Chacun de ses gestes provoquait en lui un désir de plus en plus intense. Elle se retourna, souriante, dans le halo de ses boucles brunes, et l'appela, mais quand il s'approcha pour l'étreindre il ne vit qu'un visage calciné, une bouche qui s’ouvrait comme un trou noir d'où jaillissaient des flammes de ricanements

Il s'éveilla en criant, le corps tendu, une main posée sur son sexe. Il haletait, les yeux fixés au plafond. Le papier peint se décollait des murs en émettant de longs chuintements gluants. Suivirent des sons confus, lointains, comme un chuchotement, un soupir presque qui s’insinuait dans ses oreilles. Al ne respirait même plus, l’esprit entièrement tourné vers ce murmure, car il entendait bien un murmure léger qui courait maintenant dans toute la pièce.

Al se leva d'un bond. Ces bruits lui étaient inconnus. Il se mit à inspecter le moindre recoin de la pièce, l'oreille collée contre les murs.

Il fouilla méticuleusement sa pièce, déplaça ses meubles, ses réserves d'eau, les machines à glaçons et ventilateurs. C'est en se rapprochant d'une ancienne conduite de chauffage dissimulée sous un fatras d’objets, que Al entendit le murmure s'affirmer. Certes, les voix qu'il entendait maintenant pouvaient fort bien appartenir aux réfugiés des galeries, mais pourquoi ne les entendait-t-il que maintenant ? Il décida d’en avoir le cœur net et de suivre le cheminement de la tuyauterie. Il s'équipa de sa combinaison de protection solaire, mit ses Solari sur la tête, emporta quelques provisions et un peu d'eau. Il en profiterait pour refaire une tournée dans les immeubles.

Ses premiers pas le menèrent le long des couloirs du bâtiment. Ca et là, des brèches et des crevasses s'étaient ouvertes en formant des grottes, abris dérisoires contre les arpenteurs.

Les couloirs n'étaient plus qu'un repère d'êtres exsangues et brûlés préférant attendre la mort ici, qu'entre les mains des arpenteurs.

Al s'immobilisa. Un convoi funéraire venait de déboucher d'un autre couloir. Des hommes vêtus de jaune portaient un cadavre sur une mauvaise planche de bois noir. Une parade monstrueuse, lépreuse suivait : brûlés, enveloppés de bandages puants, éclopés, cassés, tordus, muscles atrophiés, enfants difformes, hommes et femmes transformés en déchets par le terrible réchauffement. Les hommes en jaune stoppèrent devant une large trappe creusée dans le mur donnant sur la rue. Tout en marmonnant de vagues prières, ils glissèrent le cadavre par le sas, qui s’ouvrit sur l’extérieur. Le corps en entrant en contact avec l'air brûlant émit un grésillement et s’enflamma. Une odeur de charogne grillée envahis l’espace. C'était la crémation en direct.

Al continua sa route. Il atteignit bientôt les caves de l'immeuble.

Avec les distorsions des pierres et du sol, les caves s'étaient enfoncées un peu plus profondément et bizarrement. La tuyauterie avait été renforcée avec d'autre tubes.

Intrigué, Al passa sa main le long des tubes. Ils vibraient sous l’effet des sons qui les parcouraient. Une ride profonde barrait le front de Al, de plus en plus perplexe.

Des voix montaient réellement par les tubes. Un peu plus loin le tuyau disparaissait sous un amas de pierres et de ferraille. Pas question de percer, les arpenteurs, alertés par le bruit, auraient tôt fait de rappliquer. Il posa son sac de survie près de lui et sortit précautionneusement des perles emplies d'un beau liquide doré, irisé de vert: de l'acide AR.

Il en versa sur les pierres et se retira derrière un pilier. Il avait 3 secondes pour mettre son masque a gaz et ses gants. Un épais nuage s'éleva des pierres et un trou putride s'ouvrit. AL attendit, méfiant, puis il s'engouffra dans le passage.

C’était un immense tunnel, sombre, humide, suintant d’un liquide verdâtre. Al ressentit comme un étrange frisson. Il ne comprit pas tout de suite ce que cela signifiait puis des sensations recluses au fond de sa mémoire et de son corps rejaillirent et le submergèrent. Il se trouvait dans une canalisation de refroidissement et il avait froid !!! Al savoura longuement cet indicible frisson, puis il reprit sa route, les yeux emplis de larmes.

Sa marche fut longue et pénible. Ce tunnel semblait sans fin et le sol glissant et boueux le ralentissait. Le tuyau qui courait le long de la paroi était son fil d’Ariane le guidant dans l'obscurité. Enfin, sa torche révéla la grille de la climatisation qui fermait le tunnel. Il tendit l’oreille : aucun bruit. Doucement il décrocha la grille et se laissa glisser hors du tunnel, sur le sol qui était en contrebas. Al se retrouvait à l’intersection de plusieurs couloirs tous frais et lumineux. Puis il vit une porte blindée et d'étranges réservoirs de graines. Des pas résonnèrent derrière la porte. Al se réfugia dans un des silos. Des hommes, vêtus de blanc apparurent, discutant aimablement. Al attendit qu'ils s'éloignent. Il s'approcha de la porte et versa à nouveau une goutte d'acide AR dans les verrous. L'énorme blindage s'ouvrit dans un claquement sec.

La pièce est immense, blanche, claire et si fraîche. Al est ébloui.

L'espace est envahit d'ordinateurs, caméras de contrôle, thermomètres, appareils de mesure en tout genre. Graphiques et courbes s’étalent en large couleur sur des panneaux muraux.

Tout un matériel militaire et scientifique s'amoncelle sur des tables.

Al, sans comprendre, actionne des touches et sur des écrans de contrôle apparaissent des images: Il voit des couloirs envahis de moribonds, des arpenteurs qui déambulent en riant, son blockhaus filmé en ses moindres recoins .

Fébrile, il appuie sur d'autres leviers et d'autres écrans de télévision s'éclairent.

Et là, c'est toute sa vie qui défile depuis la catastrophe du Grand Réchauffement. Il revoit ces longues années de lutte et de souffrance défiler dans l'écran.

Al s'écroule, les yeux révulsés, les poings serrés, il ne veut pas comprendre.

Pris de spasmes nerveux, il s'agite sur le sol en mouvements désordonnés et s'agrippe à un énorme levier . Un sas s'ouvre alors au dessus de lui, un air sombre et glacé envahit la pièce. Très haut dans le ciel, apparaît entre les nuages un pâle croissant de lune et de légers flocons de neige viennent se fondre dans le regard halluciné de Al.

Les alarmes déversent leurs hurlements de hyène dans les couloirs du Laboratoire de Recherche de l'Institut Météorologique des Citées Unies. Des hordes de militaires, armes au poing, déboulent des couloirs et accourent vers la salle des écrans.

Dans une pièce voisine, des hommes en blanc s'affairent, vaguement inquiets. Ils écoutent une voix impérieuse qui s'élève d'un poste de radio.

"Le sujet Al semble nous avoir échappé. Il ne devait pas accéder au laboratoire, il ne devait pas savoir, personne ne doit savoir. Surveillez les issues, ne le laissez en aucun cas sortir de la zone réchauffée. L'expérience doit continuer. Le grand réchauffement est classé Top Secret ".

Rêve d’elfe de Valeria J. Campanile r_ve_d_elfe

(fantasy)

Un jeune homme aux yeux vert d’émeraude avance lentement dans un étroit et sombre couloir. Il porte sur ses épaules un petit être dont j’ignore l’origine. Je les regarde fascinée et effrayée car l’homme me tend la main sans jamais parvenir à me toucher. Ils semblent vêtus d’étranges vêtements, de voilages, mais je n’en suis pas sûre car l’image des corps est plongée dans le flou. Seuls ses yeux immenses et implorants apparaissent très nettement dans le couloir sans fin.

Voilà plusieurs nuits que ce rêve me poursuit.

Depuis le temps que je fréquentais la Grande Bibliothèque de Pétrarque, je n'avais jamais remarqué la présence de cet homme qui rangeait avec une dévotion quasi religieuse les livres sur les étagères en bois.

Ce soir là, mes recherches sur les rêves, commençaient à me fatiguer. Mes yeux larmoyaient d'avoir trop lu. Au niveau du cou, une contracture me lançait des pointes terribles dans tout le dos et mes doigts ne parvenaient plus à tenir le stylo qui, d’ailleurs, alla rouler sous la grande table de lecture, jusque de l'autre côté de la pièce. C'est ainsi qu'en essayant de récupérer mon outil de travail, je vis l'homme en blouse blanche ranger les précieux ouvrages.

J'allai me rasseoir à une autre table, plus près de lui, en m'excusant auprès de ces doctes personnes que j'avais dérangées dans leurs études. Elles me lancèrent des œillades courroucées, et je dus me faire toute petite et transparente pour me plonger dans l'observation de l'étrange manège de l'homme.

Il semblait sans âge avec son front dégarni et ses yeux étirés, mais la grâce de ses mains me faisait penser qu'il ne devait pas avoir franchi les trente ans. C'était surtout son air profondément triste qui frappait le regard.

La blouse blanche qu’il portait, flottait comme une robe et ne parvenait pas à dissimuler son corps malingre.

Complètement absorbé par sa tâche, il ne se doutait pas qu'il soulevait en moi un intérêt tout particulier. Pourquoi cet homme m'intriguait, je n'aurais su le dire à cet instant. Ce n'était qu'un employé de la bibliothèque chargé de ranger les livres que les visiteurs avaient négligemment oubliés sur les tables.

La bibliothèque était immense et très ancienne. Sa construction remontait au début du XVième siècle, en mémoire au grand poète Pétrarque dont elle portait le nom.

Le porche monumental de l’entrée principale était orné d’un écusson de pierre représentant Pétrarque et sa belle Laure. Cet unique portrait d’eux ne cessait de m’émouvoir, peut-être parce que je m’appelais Laura et que je n’avais pas encore rencontré mon Pétrarque.

Les rayonnages emplissaient des mètres carrés de surface. C'était un endroit magnifique comme il n'en existait plus dans nos grandes cités dévorées par l'informatique.

Un lieu unique, empli d'odeur de bois ciré et de cuir, un temple dédié à la lecture et aux livres faits de papier, d'encre. Un vrai bonheur pour les derniers adeptes du livre comme moi, les adorateurs du papier et de la plume.

Le plus étrange c'est que les autorités ne l'avaient pas encore rasé pour la remplacer par une sonothèque. Peut-être que la présence de tous ces lecteurs et des disciples de Pétrarque les freinaient un peu dans leur frénésie du modernisme technologique.

Donc il rangeait très lentement mais sûrement, selon un ordre bien établi comme un rituel. D'abord, il regardait le titre et de ses longs doigts fins, il caressait presque amoureusement la couverture, puis il feuilletait l'ouvrage en inspectant toutes les pages comme si il cherchait un signe particulier qui ne s'adresserait qu’à lui. Enfin, quand ses recherches semblaient avoir abouti, il consultait une feuille couverte de caractères que je ne pouvais distinguer de ma place.

Quand il avait récupéré tous ces livres, il se mettait en quête de leur place dans les rayonnages en consultant sans cesse sa liste.

Pourtant cette impression qu’il n’était pas là juste pour ranger les livres ne me quittait pas et m’agaçait profondément. Cet homme semblait chercher autre chose.

Le tintement délicieusement désuet d’une clochette rompit à peine le silence de la bibliothèque pour rappeler à ses occupants qu’elle fermait. Les lecteurs soupirèrent, refermèrent leur livres à contre cœur et se levèrent  sagement en direction de la sortie que je dus également emprunter, abandonnant le curieux bibliothécaire à son rangement.

J’attendis avec impatience la fin de ma laborieuse journée pour retourner à la bibliothèque. Je voulais discuter avec le bibliothécaire. Je me hâtais dans le grand escalier car le bâtiment fermait peu après 17h.

Il était toujours là, énigmatique et silencieux, perché sur son échelle de rangement.

Je m’approchai de lui, prétextant être à la recherche d’un livre dont j’avais vaguement entendu parler mais dont je n’étais même certaine qu’il existât.

- Bonjour, je crois que j’ai besoin de vos lumières.

- Je cherche un livre d’interprétation des rêves très ancien, peut-être XVième siècle. Je n’ai plus ni le titre, ni le nom de l’auteur en tête mais …

En entendant ma voix, il suspendit son geste et se pencha vers moi en souriant, absolument pas désarmé par ma requête.

- Mais certainement, accompagnez moi dans la salle d’étude. C’est un livre qui ne peut pas sortir. Il n’a pas été réédité, il est devenu très rare. Et le monde des rêves n’est plus à la mode, n’est ce pas ?

Je bégayai une vague réponse, un peu surprise par son aplomb et sa réaction.

Puis je me ressaisis et lui demandai :

- Vous travaillez ici depuis longtemps ? Je ne vous avais jamais vu avant.

- Moi si, je vous ai vue consulter de nombreux livres sur les rêves, l’imaginaire. Etes-vous psychiatre ?

Je baissai la tête, un peu gênée.

- Absolument pas. Depuis quelque temps, j’ai un problème avec certains rêves.

- Alors suivez moi, j’ai ce qu’il vous faut.

Nous nous dirigeâmes vers la grande salle d’étude qui n’était accessible qu’aux universitaires, étudiants et enseignants et quelques privilégiés dont je faisais partie ce jour là. Il ouvrit un battant de l’immense porte sculptée et je découvris avec ravissement la fameuse salle de lecture où Pétrarque aimait à se réfugier.

Il m’invita à m’asseoir à l’une des petites tables d’étude et me demanda d’attendre.

Puis il revint portant dans ces bras deux livres. Un livre de la taille d’un album mais épais et relié de cuir noir et un autre plus petit et couvert de tissu bleu.

Il les posa sur la table. J’étais seule dans la pièce,

- Ce livre est celui sur les rêves et celui là, me dit il en me montrant le petit livre, c’est une sorte de cadeau, mais lisez-le à la maison, tranquillement. Vous verrez, c’est très intéressant.

Je regardai le titre : " Contes et légendes sans fin ".

-Mais cela n’à rien avoir avec les rêves ! dis je en repoussant le livre.

- Si ! Cela vous intéressera et vous ouvrira des portes, je vous l’assure. Rêves et féeries sont du même monde, non ? me répondit-il en repoussant le livre vers moi. 

Comme je faisais mine de l’ouvrir quand même, il m’arrêta d’un geste sûr mais sans violence.

- Non chez vous. Vous comprendrez plus tard.

Face à une telle insistance, j’acceptai. De plus, il me restait peu de temps avant la fermeture.

Je fis semblant de consulter le livre sur les rêves tout en me demandant comment il avait pu me trouver un livre aussi extravagant et qui n’était pas censé exister. De toute façon, la lecture en fut rapide car je n’en compris par un traître mot : il était écrit en vieux français avec des locutions latines et grecques.

Au bout d’une demi-heure, je m’éclipsai, emportant le livre du bibliothécaire.

Le soir dans mon lit, je retournai plusieurs fois le livre dans mes mains avant de l’ouvrir. Sa couverture de tissu, épaisse et souple, attestait de son ancienneté. Il s’en dégageait de la sensualité, comme une promesse de caresse. Un livre sur les contes et légendes. Enfin ce qui me sembla au début d’après le titre.

Je l’ouvris, pas de nom d’éditeur, ni de date.

Et durant une heure, je plongeais avec délectation dans l’histoire.

Ce n’était pas comme je le pensais une étude sur les légendes mais un conte écrit par un inconnu relatant l’aventure d’un jeune guerrier Djaban, dans une époque indéterminée, à la lisière du moyen âge. Un très bel homme d’après le texte, mais les héros sont toujours très beaux dans les légendes.

Escorté de son elfe personnel, une sorte de conscience comme le petit criquet de Pinocchio, il n’avait de cesse de retrouver sa bien aimée que de mauvaises fées, jalouses de sa beauté, retenaient prisonnière dans un monde parallèle. C’était un peu mièvre mais prenant, et alors que je me demandais quel rapport cela avait avec mon problème, je dus m’arrêter de lire car les dernières pages où était censée se dénouer l’intrigue, étaient vierges de toute écriture.

- Qu’est ce que c’est que cette bizarrerie marmonnai-je ? Un livre sans fin, il doit y avoir une erreur d’impression. Puis en feuilletant le reste du livre, je me rendis compte que ce n’était pas un accident, mais bien intentionnel car une phrase sibylline s’inscrivait en lettres manuscrites et aux formes déliées :

A toi de finir l’histoire que tu as commencé.

Mais quelle plaisanterie !! Je comprenais maintenant le sens du titre, ce bibliothécaire ne manquait pas d’humour.

Très énervée -j’avais horreur de ne pas connaître la fin d’une histoire- je refermai le livre et le jetai sur ma moquette me promettant de le rendre à son propriétaire en échange d’explications.

Mais quand trois jours après, je retournai à la bibliothèque, l’homme avait disparu.

Je me renseignai auprès de la vieille secrétaire qui me répondit à ma grande surprise que l’homme dont je parlais n’existait pas.

Je n’insistai pas et lui demandai de reprendre ce livre qui ne me convenait pas.

La secrétaire prit le livre sans y jeter un regard, le passa devant son scanner puis me le rendit d’un air agacé :

- Vous avez du vous tromper, ce livre n’appartient pas la bibliothèque, il n’y a pas de trace d’enregistrement.

Je m’écriai presque :

-Mais ce n’est pas possible, le bibliothécaire me l’a donné il y a trois jours !

Elle fronça ses sourcils dessinés au crayon noir derrière ses épaisses lunettes.

- Pour la dernière fois, je vous répète qu’il n’y a plus de bibliothécaire depuis des années, seulement des androïdes qui rangent les livres et maintenant je vous prierais de sortir, vous gênez les lecteurs.

Je regardai autour de moi : deux petits robots argentés s’affairaient pour ranger les livres. Je me mordis les lèvres et sortis en courant, l’esprit en pleine confusion.

Mais que se passait–il ?

Au bas des marches du grand édifice, je jetai négligemment le livre sur le bas côté. Mais une voix masculine, aux accents outrés par mon geste s’éleva derrière moi.

- Hé, madame, vous avez fait tomber votre livre. Un si joli livre, il faut le garder précieusement.   

Je repris le livre en grimaçant un sourire et retournai à ma voiture.

J’en aurais pleuré de rage. Je jetai le livre à l’arrière de ma voiture, me jurant de le laisser moisir là. Au fil des jours je l’oubliais, Noël approchant avec sa cohorte de cadeaux à faire, de repas à préparer.

Mais le rêve est revenu, identique ou presque, le petit personnage a disparu de l’épaule de mon beau chevalier, l’expression des yeux s’est fait plus inquiète comme si il redoutait un danger.

Des liens évidents entre les événements commencent à apparaître mais mon esprit les refuse de toutes ses forces.

Depuis le début de la semaine, le mistral desséchait la terre de son souffle glacial. En trois jours, l’herbe hier encore verte, avait prit la teinte grise et malade de l’hiver, les arbres s’étaient couchés au sol, le ciel offrait sa pureté froide et bleue.

Je sortis dans le patio, ma main serrant fermement mon manteau et la tête ceinte d’un bonnet affreux mais qui me protégeait du froid.

Je bondis dans ma voiture en maudissant ce mistral soi-disant si typique !

J’étais en retard, comme d’habitude. Mes rendez vous devaient attendre dans mon bureau. La journée n’avait pas commencé qu’elle était programmée, donc finie et sans intérêt.

Je démarrai en trombe la voiture en mettant la radio pour apaiser mes tourments et pris le petit chemin de terre qui me menait vers la cité.

Malgré la clarté du matin et la pureté du ciel, je distinguais mal la route car le vent tourbillonnait en nuages de poudre terreuse et emportait des broussailles et des feuilles sur le chemin.

Ce souffle incessant me rendait folle. De nombreux insectes, papiers vinrent se coller sur mon pare-brise. Je les enlevais avec mon essuie-glace.

Le vent couvrant presque le chant de ma radio, je l’éteignis et au même moment, j’entendis un bruit mat contre le pare-brise. Un bruit plus fort et inhabituel que les autres. Surprise, je stoppai le véhicule et me rapprochai de la vitre pour tenter de percevoir l’origine du bruit. J’allais mettre mes essuie-glaces en route, quand je perçus un petit cri. Je fronçai les sourcils ; j’avais peut être heurté un animal.

A contrecœur, je sortis de la voiture et m’avançai prudemment vers le devant, craignant de voir une quelconque bête ensanglantée. Rien ! Je fis le tour de la voiture puis regardai à nouveau le pare-brise. Et je vis bouger un gros insecte à l’aspect très insolite, coincé entre l’essuie-glace et la vitre.

Je ne comprenais pas ce que c’était ; une grosse libellule peut-être, mais elle semblait gémir. Sans chercher plus, je pris délicatement l’insecte entre mes mains et rentrai me mettre à l’abri dans la voiture.

Prise d’une soudaine appréhension, j’hésitai à ouvrir les mains. Mes tempes résonnaient, et mon souffle s’était fait plus rapide. Je me décidai enfin. J’écartai très lentement les doigts, poussai un cri et lâchai l’animal sur le siège, à côté de moi.

La bestiole n’avait pas bougé, allongée, immobile sur le siège passager. Je pus l’observer attentivement. Haut d’une dizaine de centimètres, l’insecte avait un corps humanoïde, des membres et de très longues ailes transparentes qui auréolaient de lumière son visage. Car il avait un visage en tout point semblable aux nôtres et curieusement, ses traits me rappelaient vaguement quelqu’un, mais sans pouvoir le nommer.

Il ouvrit lentement les yeux. Je sursautai, et me plaquai contre la portière de la voiture. Il me sourit et se releva péniblement en secouant un peu la tête. Il sauta sur ses pieds, tendit ses jambes gainées de voile vert pour s’assurer de leur fonctionnement et se mit à voleter pour se mettre à la hauteur de mon visage.

Je n’avais pas bougé, tellement j’étais stupéfaite. J’avais devant moi, un elfe. Un petit elfe des bois, certainement un mâle et un mâle absolument charmant. Un elfe qui me dévisageait avec candeur et malice a la fois.

- Tu es un elfe ou je suis folle ? bégayai-je.

L’elfe secoua la tête de haut en bas.

- Tu parles ma langue ?

- Bien sur que je parle ta langue, les elfes parlent toutes les langues, mon nom est Morean, Elfe de Djaban.

- Djaban, du livre !?

- Eh  oui, je suis venu te chercher, Djaban a besoin de toi à ses côtés. Je ne suis que son elfe gardien. Et je croyais bien ne pas te trouver. Je pensais que tu n’existais pas et que Djaban délirait. Il est tombé amoureux de toi depuis qu’il t’a vue.

- Depuis qu’il m’a vue ? répétai-je, éberluée ! Mais où m’a-t-il vu ? C’est complètement absurde !

Mais l’elfe ne m’entendit pas. Le ton de sa voix faiblit jusqu’à être inaudible. Il se mit à tituber dans les airs, se heurta au volant et tomba, évanoui dans ma main.

Affolée, je le posais sur mes genoux et rabattis sur son petit corps, le pan de mon manteau puis d’un coup sec au volant, je fis demi-tour vers la maison.

Je devais le mettre au chaud. Et tel un enfant soignant un petit oiseau blessé, je m’occupais de l’elfe.

Je le couchai délicatement sur un oreiller près du radiateur et lui préparai un peu de lait chaud que je versai dans un dé à coudre et en déposai quelques gouttes sur ses lèvres.

L’elfe revint doucement à lui. Son visage bleui par le froid commençait à prendre de jolies couleurs dorées.

Soulagée, je m’assis à côté de lui et attendis qu’il se réveille tout à fait.

Mon téléphone portable sonna. On s’inquiétait de mon absence. J’avais complètement oublié que j’avais un bureau et des rendez-vous. Je m’excusais et prétendis une grosse grippe qui me clouait au lit. De toute façon, c’était mon dernier jour de travail, Noël était là, j’étais en vacances, j’avais tout mon temps.

J’éteignis le téléphone et le jetai dans mon sac. L’elfe venait d’ouvrir les yeux et me regardait avec étonnement.

- Il fait froid dans ton monde.

- Nous sommes en hiver, c’est normal.

- Dans mon monde on ne connaît ni froid, ni faim, ni soif.

- D’où viens tu donc , joli elfe ?

- Du livre de Djaban. Il a rêvé de toi. Tu étais dans un couloir à le regarder, il disait que tu étais si belle avec tes cheveux bouclés et tes yeux noirs. Il n’avait pas tort.

- Petit flatteur ! C’est donc lui que j’ai vu dans mes songes. Et maintenant je te reconnais, c’est toi qu’il portait sur ses épaules. C’est absolument incroyable ! Comment est ce possible ?

-Quelquefois les mondes se rejoignent, à la croisée incertaine de l’imaginaire et du réel, où plus personne ne s’aventure, dans les rêves et les chimères. C’est rare, seul des êtres particuliers y parviennent et Djaban a compris tout de suite que tu étais l’un d’entre eux. Il m’a envoyé pour te chercher ; je suis le seul à pouvoir passer d’un monde à l’autre mais je n’ai que quelques jours terrestres, il m’en a fallu déjà trois pour te trouver. Il nous faut partir avant la pleine lune qui est dans deux jours.

Je l’écoutai, sans parvenir à croire ce que j’entendais, puis je me mis à rire, d’un grand éclat de rire nerveux qui me secoua de la tête aux pieds.

-Mais partir où ? Je ne suis pas un personnage de conte de fées. J’ai un repas a préparer, des invités à recevoir, enfin la vie quoi !

-Tu le deviendras ce n’est pas difficile, tu dois m’accompagner dans le livre.

- Et puis qui te dis que j’en ai envie ?

- Vous vous êtes rencontrés, ce n’est pas un hasard, vous vous êtes choisis à travers le rêve.

Je refusai net.

- C’est du délire ! Ecoute, dès que tu te sens mieux, tu retournes dans ton histoire et tu diras à Djaban que je ne suis pas celle qu’il croit.

Morean hocha la tête.

- Comme tu voudras. Mais tu sais, c’est ma première mission dans le monde extérieur, je ne peux pas faillir à ma tâche. Réfléchis encore.

- Désolée, je ne peux pas.

- Après une bonne nuit de sommeil, tu auras changé d’avis me dit-il en clignant de l’œil.

Mais ma nuit fut particulièrement agitée, cette histoire extravagante m’avait chaviré l’esprit.

Djaban m’apparaissait souriant, il m’appelait et me racontait combien il était malheureux sans moi. Bientôt je serais à ses cotés et nous parcourrons le monde. Je frissonnai, et me réveillai, mes cheveux longs ébouriffés comme après une lutte amoureuse et le corps tremblant de désir.

Le lendemain Moeran m’apparut en pleine forme. Il s’agitait dans tous les sens. De son air espiègle et enfantin, il me faisait les louanges de son monde. Je l’écoutai d’une oreille distraite, occupée à préparer le repas de Noël. Puis je me rappelai du bibliothécaire.

- D’où venait l’homme qui m’a donné le livre, demandais-je à Morean.

- Oh, lui  il n’est qu’une illusion pour forcer un peu la main au destin.

- Le livre bien sûr !! dis je d’un air triomphal. Je le menaçai de ma cuillère en bois. Espèce de comploteur !! Mais tu ne m ‘y prendras pas. Tu crois que je vais te suivre dans tes divagations ? Si tu ne te décides pas a réintégrer ton histoire, je t’avertis, je brûle ce livre de malheur. D’ailleurs je ne sais même plus où il se trouve.

L’elfe marmonna entre ses dents :

- Moi je sais. Puis il se mordit la langue, craignant d’avoir trop parlé, mais je ne l’écoutais déjà plus. Alors, d’un petit battement d’ailes morose, il s’en alla par un fenestron ouvert et je ne le revis plus de la journée.

Il était déjà vingt heures quand je regardai la pendule de la cuisine. Je devais me hâter. La journée était passée trop vite, les invités seraient là dans une heure et il fallait encore trouver un moyen de cacher Morean, (j’eus une petite pensée émue, j’avais été un peu dure avec lui). Je l’appelai. Peut-être pourrions nous trouver un compromis, tenter l’aventure, enfin je ne savais pas trop. Tout était arrivé si vite et j’étais terrorisée à l’idée de tout quitter. Je criais à la cantonade :

- Ecoute, Morean, je me prépare et après on discute de toute cette histoire, d’accord ?

N’obtenant aucune réponse, je haussai les épaules et allai choisir ma tenue de réveillon.

Après avoir pris ma douche, j’allai m’habiller dans la chambre et alors que j’enfilais ma robe de soirée rouge, j’entendis glousser et sursautai. Morean m’espionnait derrière les rideaux.

- Mais tu as tous les vices. maudit elfe ! Je te cherche partout et toi tu me reluques en cachette ! Retourne chez toi ! Je me précipitai vers lui pour l’attraper. Je ne vis pas le livre qui gisait ouvert sur le tapis de la chambre et quand je posais le pied dessus, l’elfe stoppa sa course et émit un petit rire de triomphe. Un léger chuintement se fit entendre, une lumière verte émanant du livre m’enveloppa dans son faisceau, je sentis mon corps se disloquer, je n’eus même pas le temps de crier, je disparus de la chambre, laissant Morean perplexe sur les pages du livre.

Des coups retentirent à la porte du salon, les invités venaient d’arriver. Ne recevant aucune réponse, ils entrèrent en riant et en appelant Laura. Les enfants courraient et les parents s’asseyaient bruyamment dans le sofa.

Ils virent avec satisfaction que la table était mise. Les bougies brûlaient dans les photophores. Laura n’était pas loin. Mais on eu beau l’appeler, elle ne répondit jamais. En pénétrant dans la chambre, les enfants hurlèrent en voyant un homme quasiment nu assis sur le tapis de leur tante en train de lire d’un regard hébété les dernières lignes qui s’inscrivaient dans le livre qu’il tenait entre ses mains:

Venue d’un autre monde, grâce au sacrifice de l’elfe Morean que Djaban avait envoyé pour vaincre les sorcières, la jeune et altière Laura se tenait maintenant aux cotés de Djaban. Ils étaient radieux et souriants mais n‘oublieraient jamais l’elfe dont l’esprit léger les accompagnerait toujours.

Car l’elfe ignorait que pour ne pas basculer dans le chaos, l’équilibre entre les mondes doit toujours être respecté et que pour un être vivant passé dans le monde des contes, un être merveilleux doit rester sur terre.

C’était contre cela que Djaban avait voulu le mettre en garde, mais il en avait fait qu’à sa tête. Laura, c’était lui qui la désirait plus que tout depuis qu’il l’avait vue dans le rêve de Djaban.

Il le comprit trop tard. Ses ailes déjà s’effritaient, son corps s’était allongé et il ressentait des picotements dans les mains. Un sang neuf battait sourdement dans ses veines, il tremblait. Des sirènes de police retentissaient dans le lointain.

                                                    elf2

                                                             FIN

                             *************************************************

J’ai publié à ce jour deux ouvrages :

-Un recueil de nouvelles de Science-fiction : CLIMATS 3042, des nouvelles de la terre.

-Un roman de science-fiction : LEXANDRIA ou la révolte des téléportés.

Vous pouvez les commander sur mon site sur lequel on peut lire des extraits de mes textes, des nouvelles et les rendez-vous avec le public www.valeriajcampanile.com   

De nombreuses nouvelles sont publiées sur des sites de lectures www.inlibrosveritas.net  www.nousvelles.com , ...

Mon roman " Le créateur de rêves " est en lecture gratuite sur  www.inlibroveritas.net

En juillet 2006, une comédienne, a joué l’adaptation théâtrale d’une de mes nouvelles VISIOMANES au festival d’Avignon au théâtre de La Petite Tarasque.

Ce texte est une critique de la dictature de la télévision et du monde virtuel.

Je fais également des interventions dans le milieu scolaire (collèges) sur les thèmes de la SF et de l’écriture de nouvelles.

Courant 2008, mon dernier livre paraîtra aux éditionTerriciae :             - LA NUIT DE LA SALAMANDRE

Un roman à l’univers fantastique.

Je suis à la recherche d’un éditeur jeunesse pour mon roman jeunesse :

- Le créateur de rêves.

Ainsi que pour mon album illustré pour enfants :

- Dardaillan, l’étrange petit cheval de Camargue.

Email : valeria.j@wanadoo.fr

Anice_fiction_25http://www.anice-fiction.com

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LECTURE GRATUITE SCIENCE-FICTION
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